Salut salut le blog!
Eh oui comme l'indique si bien le titre, aujourd'hui nous allons parler de mode, d'André Gide et de Mathias Malzieu dans le MÊME article, non non vous ne rêvez pas. Arrêtez tout de suite de faire vos grands yeux en forme de bille là, déjà parce que depuis le temps que vous me connaissez, vous devriez avoir compris que je suis complètement dingos dans ma tête. Oui oui, ne faites donc pas comme si vous étiez surpris. Même si ça me flatte.
Bon, j'ai dit que nous allions "parler mode", mais en réalité il faut assez vite le dire. Je voulais simplement vous montrer ce joli pull là, qui me fait ressembler à un kilt écossais sur pattes :
Histoire de pas juste vous laisser avec des photos comme ça, livrés sans défense, seuls face à vos doutes et vos peurs : je tiens juste à rajouter que ce pull est esthétiquement d'une magnificence à mes yeux peu égalable, mais que malheureusement sa perfection en prend un coup car OH MON DIEU IL GRATTE.
Non sérieusement, je sais pas si vous connaissez le problème du pull qui gratte (ou si vous réfléchissez avant et portez un sous-pull en dessous), mais je pense que c'est quand même un sujet grave -que dis-je, un enjeu majeur de notre siècle- qui mérite qu'on s'étende un peu dessus.
Vraiment, quelle idée de faire des pulls magnifiques dans des matières aussi peu agréables? C'est un génie celui qui a inventé ça, non?
Malgré la protection d'un débardeur en dessous -je ne porte jamais un pull sans débardeur-, je vous assure que ça grattait. Et en plus, jour de chance, j'avais un DS en anglais. Un commentaire littéraire en 3h. Pendant lequel je n'ai fait que me gratter : la joie, pure et intense.
(et je suis quand même plutôt contente de ce que j'ai fait, miracle)
Vous trouvez que le pull en tartan ce n'est pas assez, que c'est trop terne, trop fade, si peu original, surtout en coloris rouge fluo qui clignote? Eh bien pardi, qu'attendez-vous? Testez le double effet tartan avec l'écharpe assortie.
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Passons maintenant à André Gide, et plus particulièrement à
Paludes de Gide.
Pour faire court et pour ceux qui ne savent pas du tout de quoi il s'agit, c'est l'histoire d'un écrivain dont on ne sait même pas le nom et qui tente en vain d'écrire un livre intitulé
Paludes. Sans cesse interrompu par les visites d'un ami, il tient également un journal intime, dans lequel il note ce qu'il se donne à faire pour le lendemain, programme qu'il ne respecte jamais, ainsi que ses réflexions sur ce livre qu'il n'arrive pas à commencer. Voici un petit aperçu de la première page :
On y croise pleins de littérateurs, tous plus ridicules les uns que les autres (j'y reviendrai). Le narrateur y souffre également de la banalité de son quotidien et de l'incompréhension des autres. Il envisage de partir en voyage avec Angèle dans l'espoir de briser cette monotonie mais faute d'un temps meilleur, le voyage tourne court.
Paludes, c'est donc le récit d'un échec.
Je n'ai pas vraiment envie de m'étendre dessus, mais pour résumer un petit peu ce que j'en ai pensé : c'est que je n'arrive pas à savoir quoi en penser.
C'est d'un côté très riche, vraiment dense ; pourtant l'auteur affiche sa volonté de faire un livre sur rien, un livre sur le livre, un livre sur comment on écrit des livres ou comment on ne les écrit pas.
J'ai été très troublée par la modernité du livre, dont la première publication date pourtant de 1895 : je ne me serai pas renseignée, je ne le croirai même pas.
C'est par moment très drôle, sans cesse traversé par une espèce d'atmosphère étrange. Je citerai juste un court passage pour vous donner une petite idée. Le narrateur se trouve à une réunion organisée chez son amie Angèle, où tout un tas de littérateurs sont présents et on peut dire que ceux-ci ne comprennent strictement rien à rien. Le narrateur se plaint de la chaleur ambiante étouffante et Angèle lui répond :
« Pour que vous ne vous plaigniez pas qu'il fasse trop chaud, j'ai fait mettre un ventilateur, dit-elle.
- Ah! chère Angèle.
- Seulement, continua-t-elle, comme il faisait du bruit j'ai dû ramener le rideau par-dessus.
- Ah! c'est donc ça! Mais, chère amie, c'est beaucoup trop petit!
- Le marchant m'a dit que c'était le format pour littérateurs. La taille au-dessus c'était pour réunions politiques; mais on ne se serait plus entendu. »
J'ai trouvé ça également très drôle que ce soit un roman sur la stérilité, et pourtant si riche.
Paludes, on s'y enlise, comme le narrateur, qui s'enlise dans son roman théorisé mais jamais mis en pratique : c'est un marécage.
Il ne s'y passe jamais rien, mais malgré tout, dans cette stagnation
quasi maladive, il s'y passe tellement de choses. La critique à
l'endroit de certains littéraires et de leur suffisance (des
ventilateurs, des brasseurs d'air) y est mordante, et également à l'égard de la conception désuète de la littérature du XIXème. A mon sens, même si on a fait plus accessible, c'est un bouquin à lire absolument.
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Ensuite, rapidement avant que cet article soit trop long, je tenais à vous dire deux-trois mots sur La Mécanique du cœur de Mathias Malzieu, dont le film d'animation est sorti la semaine dernière. Je n'ai bien entendu pas manqué d'aller le voir!
N'ayant pas présentement le livre sous les yeux, j'ai été contrainte d'aller chercher des images sur Gougueule au lieu de faire moi-même les photos, décidément je suis impardonnable.
En ce qui concerne le résumé, je vous laisse lire la quatrième de couverture ci-dessous, et je vous renvoie aussi à la bande d'annonce du film disponible en cliquant ici.
Commençons par le livre. Bien que je l'ai lu il y a un petit moment déjà, je me rappelle que le début est très timburtonesque et du coup, complètement accrocheur. L'atmosphère est très étrange et fascinante, c'est un univers tout entier qui nous happe dès la première ligne, c'est dingue! On suit l'histoire racontée par Jack : les images qu'il emploie sont absolument adorables, enfantines. On en sourit à la lecture, c'est dire. En grandissant, il se retrouve confronté au regard des autres, qui le jugent sur sa différence.
Si on peut effectivement craindre au début une histoire trop enfantine, justement, il n'en est rien. Les personnages s'approfondissent au fur et à mesure et finalement, c'est l'histoire d'un parcours initiatique et amoureux incroyablement émouvant, chose que j'ai retrouvé aussi dans le film.
Quant au film, je l'ai aussi trouvé très beau. On y retrouve très fidèlement l'atmosphère du livre, ses petits traits d'humour, et les images sont très belles. Que demander de plus? Je n'ai personnellement pas été choquée par la voix de Grand Corps Malade, que certains ont trouvé trop grave. Au contraire, elle colle très bien au personnage qu'il incarne.
On peut également entendre ou ré-entendre les musiques du groupe Dionysos, dont certaines sont devenues mes préférées. J'ai adoré les voix, adoré les sons, notamment les sons de tic-tac et d'horloges en tout genre qui contribuent à rendre cet univers si unique.
Pour finir, ce film est un petit bijou très frais et très mignon qui vient compléter à merveille le livre. La Mécanique du coeur, c'est l’œuvre maîtresse de Malzieu et j'ai été déçue par la lecture de Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi. Je n'ai pas su y retrouver cette émotion et cette tendresse, cette profondeur des personnages et du coup, je suis restée sur ma faim.
Et entre parenthèse, j'ai ouïe dire que c'était la Saint-Valentin aujourd'hui, alors oui c'est un peu tard, mais ce peut être un très joli cadeau, tant le livre que le film pour une sortie cinéma en amoureux!
Bisous et bonne Saint-Valentin ♥