samedi 24 septembre 2011

Je veux vivre de Jenny Downham


Je veux vivre de Jenny Downham

L'histoire
Elle a seize ans. Avant de mourir au printemps, elle connaîtra tout de la vie.

Tessa vient d'avoir 16 ans et se sait condamnée. Dans quelques semaines, elle mourra d'une leucémie. Partagée entre la révolte et l'angoisse, l'injustice et les aspirations propres à son âge, Tessa décide de tout connaître de la vie avant de mourir, y compris la drogue, le sexe, les transgressions, la célébrité... Aidée de sa meilleure amie, de ses parents qui acceptent tout et d'un adorable petit frère, Tessa arrive à surmonter cette terrible épreuve de fin de vie. Et, surtout, sans qu'elle l'ait vraiment espéré, Tessa connaîtra le véritable amour qui l'accompagnera jusque dans son dernier souffle...


Mon avis
OMG! Ce bouquin est génial. Triste à souhait, OK...mais du coup, tellement touchant, tellement beau, tellement...Woaw!

Le récit au présent est une excellente idée de Jenny Downham, ça renforce le fait que Tessa, qui sait qu'elle va mourir, veut vivre son présent à 100 à l'heure et tout connaître.
Notre jeune héroïne atteinte d'une leucémie va, après le moment de colère qui suivra l'annonce de sa maladie, prendre son courage à deux mains et décider de tout vivre coûte que coûte : une belle leçon d'optimisme donnée par une adolescente qui sait ces jours comptés et son temps limité pour tout accomplir...

Bercé par les sentiments de cette jeune fille, l'émotion nous entraîne, au fil des pages, et peut nous arracher quelques larmes. Ou du moins : beaucoup de réflexion sur la vie, sur la maladie, sur la mort. Sur ceux qui vivent en se sachant condamnés, en sachant l'avenir qui les attend, et qui se battent quand même avec une énergie et une volonté de vivre incroyables.

De nos jours, le cancer est une maladie de moins en moins rare, mais pourtant c'est un sujet tabou et difficile à aborder.
Jenny Downham réussit cette prouesse avec les mots justes, les mots d'une fille au coeur de sa jeunesse, qui pour rien au monde n'aurait imaginé voir son parcours s'arrêter là.

Qui s'imagine devoir affronter aussi jeune une épreuve aussi dure? Une seule phrase nous viendrait à l'esprit si un tel malheur s’abattait sur nous : "Pourquoi moi?". Et tout le long du roman, on se demande : "Pourquoi elle?", puis "Pourquoi eux?" en pensant aux gens qui sont dans le même cas que notre héroïne. 
Un très bon livre qui permet de se rappeler de la chance que l'on a, d'être en vie à l'instant présent, et qui donne envie de croquer le bonheur à pleine dents sans penser à ce qui pourrait arriver.
On assiste au combat de Tessa qui acquiert de la maturité, tout en se dégradant peu à peu physiquement...et même si l'issue semble fatale et incontournable, on se prend à espérer.

La fin est tout simplement magnifique. Jenny Downham a choisi d'espacer de plus en plus son récit, mais je n'en dis pas plus pour ceux qui veulent découvrir ce livre... ;-)


Quelques extraits : 

<< Si on recevait assez d'argent, on pourrait aller dans ce centre de recherche aux États-Unis.
- L'argent ne sert à rien dans mon cas, papa.
- Bien sûr que si ! Nous n'avons pas les moyens de faire ce voyage sans aide, mais ces chercheurs américains obtiennent un certain succès avec leur programme de défenses immunitaire.
Je m'accroche à la rampe. C'est une rampe en plastique, brillante et douce au toucher.

- J'aimerais que tu arrêtes, papa.
- Que j'arrête quoi ?
- De faire comme si j'allais guérir. >>



<< J'ai passé ma vie à mourir.>>


<< J'aimerais avoir un petit ami. J'aimerais qu'il vive sur un cintre dans ma penderie. Je pourrais l'en sortir quand je voudrais et il me regarderait comme les garçons regardent les filles dans les films, comme si j'étais belle. Il parlerait peu mais respirerait très vite en ôtant sa veste de cuir et en déboutonnant son jean. Il porterait un caleçon blanc et serait si sublime que je m'en évanouirais presque. Alors il me retirerait mes vêtements. Et murmurerait : "Je t'aime, Tessa. Je suis fou de toi. Tu es belle." Voilà exactement ce qu'il dirait en me déshabillant. 
 Je m'assieds et allume la lampe de chevet. Je trouve un feutre, mais pas de papier, alors j'écris sur le mur derrière moi : "Je veux sentir le poids d'un garçon sur mon corps." Puis je me rallonge, les yeux tournés vers la fenêtre. Le ciel est d'une étrange couleur, rougeoyant et charbonneux à la fois, comme si le jour perdait son sang.>>


<< Introduction pour papa :

Je ne veux pas qu'on me mette dans un frigo chez les pompes funèbres. J'aimerais que tu me garde à la maison jusqu'à l'enterrement. Et, s'il te plaît, que quelqu'un reste assis près de moi pour que je ne me sente pas seule. Je vous promets de ne pas vous faire peur.

Je voudrais qu'on m'enterre dans ma robe à papillons, mon soutien-gorge et ma culotte lilas, mes bottes noires à fermeture Eclair (tout ça est encore dans la valise que j'avais préparée pour la Sicile). Et je veux porter le bracelet qu'Adam m'a donné.
Ne me maquille pas. C'est ridicule, le maquillage sur les morts.

JE NE VEUX PAS qu'on me brûle. Les crémations polluent l'atmosphère avec des dioxines, de l'acide chlorhydrique, de l'acide fluorhydrique, du dioxyde de soufre et du dioxyde de carbone. Et puis dans les crématoriums il y a ces rideaux bizarres qui donnent la chair de poule.
Je voudrais un cercueil en saule biodégradable et qu'on m'enterre dans un bois. Les gens du Centre de la Mort naturelle m'ont guidée pour choisir un endroit pas très loin de la maison et ils t'aideront pour toutes les démarches.
Je voudrais qu'on plante un arbre de la région sur ma tombe, ou à côté. J'aimerais bien un chêne, mais ça peut aussi être un châtaignier ou un saule. Je voudrais que mon nom soit écrit sur une plaque de bois et qu'on laisse pousser des fleurs et des plantes sauvages autour de ma tombe.

J'aimerais que le cérémonie soit très simple. Dis à Zoey d'amener Lauren (si elle est née à ce moment-là), invite Philippa et son ami Andy (s'il a envie de venir) et James (s'il n'est pas trop occupé à l'hôpital).

Je ne veux pas que qui que ce soit qui ne me connaît pas dise quoi que ce soit sur moi. Je voudrais que les gens que j'aime se lèvent pour parler de moi, même si cela te fait pleurer. J'aimerais que toi tu ne prononce que des paroles vraies. Tu peux dire que j'étais un monstre, si tu veux, et à quel point je t'ai fait tourner en bourrique. Mais si tu penses quelque chose de gentil, dis-le aussi ! Ecris-le avant, parce que apparemment les gens oublient souvent ce qu'ils voulaient dire, aux enterrements.

Musique : "Blackbird" par les Beatles. "Plainsong" par The Cure. "Live like you were dying" par Tim McGraw et "All the trees of the field will clap their hands" par Sufjan Stevens. Il n'y aura peut-être pas assez de temps pour tout mais surtout ne saute pas le dernier. Zoey m'a aidée à choisir, elle a tout sur son iPod (et elle a des baffles, si tu as besoin de les emprunter).

Après, allez tous déjeuner au pub. J'ai 260 livres sur mon compte et je souhaite vraiment que vous les utilisiez pour cela. Je t'assure, c'est moi qui invite. Et surtout prends un dessert : du caramel bien collant, un gâteau au chocolat ou une coupe de glace, quelque chose de vraiment mauvais pour toi. Enivre-toi aussi si tu en as envie (mais ne fais pas peur à Cal). Dépense tout l'argent.

Et après, plus tard, quand le temps aura passé, continue à me guetter. J'écrirai peut-être sur le miroir embué quand tu prendras un bain, ou je jouerais avec les feuilles du pommier quand tu seras dans le jardin. Ou je me glisserai dans un de tes rêves.

Quand tu peux, va sur ma tombe, mais ne t'y force pas si tu ne peux pas, ou si tu déménage et que c'est devenu trop loin. C'est joli en été, là-bas (va voir sur le site Internet). Vous pourriez apporter le déjeuner et pique-niquer avec moi. J'adorerais.
Voilà. C'est tout.
Je t'aime.
Tessa xxx."


Plon Jeunesse -391 pages - 16€
paru en juin 2008

5 commentaires:

Manon'writing life a dit…

j'ai lu ce livre en début d'été. j'étais inconsolable en lisant la fin... Juste magnifique :) Ton article est très bien :)

Croqueuse2livres a dit…

J'ai beaucoup aimé aussi... et bon sang qu'est ce que j'ai pu pleurer ! Bon, vu, le sujet, c'était inévitable, c'est clair. Mais comme je lis dans le train, j'étais donc en larmes dans un wagon rempli de gens. Malaise assuré. ;)

Pamplemousse a dit…

Il est juste génial ce bouquin :) haha, j'imagine la scène dans le train avec les gens autour... ^^ ils ont dû immédiatement prendre les références de ce livre capable de faire autant pleurer! :D
Merci les filles!

J. a dit…

C'est un de mes livres préférés <3

Serena a dit…

Je sis vraiment d'accord avec toi, ce beaucoup est juste génial, c'est une grosse prise de conscience, un truc de fou, puis c'est un livre tellement touchant !

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